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Depuis l'Antiquité, les légendes concernant les automates
(du grec automatos, qui se meut tout seul) sont innombrables.
Mélanges de mythes et de réalités fragmentaires
entremêlés, elles forment un agrégat de pseudo-vérités
indémontrables. Quelques aient été leurs rôles
: servants d'un culte ou faire-valoir de charlatans, médiums
de superstitions inavouées ou instruments de pratiques obscures,
les automates n'ont cessé de susciter à la fois la
crainte et l'enchantement. Au fil du temps, un curieux rapport s'est
établi entre l'homme, pris par l'angoisse de devenir un automate,
et l'automate qui tenta sans cesse d'imiter la supposée perfection
de l'homme. Sur un point en tout cas, l'automate, subtil inhibiteur
des conventions sociales, a gardé l'avantage en obligeant
l'adulte qui le contemple à régresser vers son innocence
originelle et permettre ainsi à l'enfant de se sentir un
instant l'égal des grands.
Sur un plan purement technique, les automates ont hérité
des principes des machines de guerre ou de théâtre,
pôles extrêmes de l'intérêt des princes.
Il n'est donc pas étonnant que, de tous temps, les grands
mécaniciens et machinistes se soient penchés sur leur
construction. L'espace est ici trop restreint pour les citer tous.
Ceux que ce sujet intéresse pourront lire Une histoire
des techniques, de Bruno Jacomy, ou les ouvrages de Bertrand
Gille, dont Les ingénieurs de la Renaissance. Évoquons
rapidement, pour la période antique, les noms de Ctésibios,
de Philon de Byzance mais surtout de Héron d'Alexandrie dont
le théâtre d'automates ou les oiseaux chanteurs, entre
autres, marquèrent leur temps. Des XIIe et XIIIe
siècles, émergent les noms d'Al-Jazari, auteur d'un
Traité de la théorie et de la pratique des arts
mécaniques, et de Villard de Honnecourt, architecte,
dont les cahiers nous révèlent le principe d'un aigle
mobile perché sur un lutrin.
La Renaissance fut propice à l'épanouissement des
talents des ingénieurs italiens tel que Francesco di Giorgio
Martini, Taccola, et surtout, du plus célèbre de tous,
parce que possédant des talents multiples : Léonard
de Vinci. Au XVIe siècle, en Allemagne, à
Augsbourg et Nuremberg, les artisans de ces villes réalisèrent
de prodigieuses horloges à automates dont certaines servirent
de présents aux sultans de l'Empire ottoman qui frappaient
fort à la porte de l'Europe.

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Automate joueur
de violon

Automate danseur
de cordes

" Bob et son cochon savant " Maison Vichy

" Nègre escamoteur "
Maison Lambert.

"Pierrot écrivain"
Maison Vichy.
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